22/10/2012

L'ineffable.

Il est de ces instants où l'on se résigne.
Par miettes, tout au long d'une année, je pose à petites touches l'histoire d'une robe.
De la robe de l'année.
 C'est ma rémanente madeleine, et je sais qu'a l'instant scellé viendra alors le plaisir de vous la montrer.
Muette par nécessité, je vous en parle à mots voilés quand le montage définitif m'occupe alors assez pour vous oublier partiellement.
Parfois cela me titille assez pour que je lève un coin de voile, mais par discrétion j'en reste là.
Mes relations avec "mes mariées" flirtent avec l'émotionnel. Je suis toujours saisie par le don qu'elles me font. Je rentre dans leur intimité . Je sais tout de la cérémonie à venir, et pendant que je les mets à nu pour mieux les parer, serviteur de l'ombre, j'écoute les secrets d'alcôve, et souvent y prends part.
"Mes" mariées me restent en mémoire. Elles ne sont pas des clientes ordinaires, d'abord parce que je m'offre ce plaisir chronophage qu'une fois l'an et parce que nous passons beaucoup de temps ensemble. 
Infiniment je les respecte.
Aussi abscons que cela puisse paraître, leurs désirs sont des ordres et docilement , dans la mesure du raisonnable, je me plie à leurs demandes.
Ma mariée du mois de juillet, comme les autres, est de celles que je n'oublierai pas.
Belle, simple, lumineuse et gaie, nous partageons des moments complices, elle me fait confiance et ensemble, nous élaborons sa robe.
Peu importe si la technique d'un profond décolleté dans le dos associé à une absence de couture sur tout le corsage de la robe me demandera des heures supplémentaires de réflexion. Refaire trois fois un corsage intérieur ne me trouble pas et poser 13 mètres de dentelle sur un voile me permet de rêver plus encore à la surprise que nous allons provoquer.
A la date de la noce, j'y pense encore. "Ne sera t'elle pas trop serrée ? Ah, mais nous aurions dû refaire un essayage ! Lui ai-je bien donné la petite boite avec des boutons supplémentaires ? Et cette bride, ne l'ai-je pas faite trop lâche ? Le jupon, je crois que le jupon risque d'être trop long….Si jamais elle avait perdu un ou deux kilo dans l'attente et la nervosité….Et si les enfants du cortège venaient à trop tirer sur les dentelles ?"
J'y pense. C'est mon bébé.
 J'ai eu une fois un coup de téléphone, entre la messe et la réception, d'une mariée à qui j'avais, par obligation, rendu la robe deux longs mois avant le mariage, qui me demandait de venir resserrer des boutons. Elle avait perdu un poids considérable, le bustier glissait. Sans que personne n'y prenne garde, nous nous sommes éclipsées et pendant une heure, sur elle, j'ai poussé une trentaine de petits boutons sphériques.
Loin d'être un sacerdoce, mon rôle est une réjouissance. J'ai offert plusieurs fois mes services à des proches ainsi que les heures de travail nécessaires à l'élaboration complète d'une robe de mariée un tant soit peu spectaculaire….Et ma rémunération pour un tel ouvrage, parce que j'en ai décidé ainsi vous ferait sourire tant je brade mes heures.
Il m'arrive de me réveiller la nuit pour gribouiller une idée et le rendu, bien qu'émouvant reste toujours un soulagement. 
Ma robe de juillet, vous ne la verrez pas.
Une créatrice , logiquement est narcissique et il en va de sa fierté de partager son travail.
Si "ma mariée" ou son entourage, malgré la satisfaction du travail accompli en a décidé ainsi, c'est qu'elle a une raison qu'il n'est pas à discuter.
Si cette décision vous semble obscure, si vous pensez qu'il ne dépend que de moi de montrer mon travail, qu'une professionnelle doit passer outre ce genre de caprice , que le partage même de son travail est la pierre angulaire du contrat de confiance avec de futures clientes, vous avez certainement raison.
Mais il m'est un principe pour ainsi dire irréfutable : Je garde pour acquis que "ma mariée" est reine. Nous partageons tant de choses que pour elle, comme pour moi, l'histoire doit rester belle.*
Ces quelques croquis gribouillés en retour de week-end vous donneront une idée de ce travail, dont le point final reste et restera malgré tout … Reconnaissance.

Robe de mikado de soie -15 mètres-
Bustier intégré, plongeant et volume au dos.
Traine amovible de 3 mètres tenue par une série de boutons sphériques de 10 ⊘.
Garniture du corsage et du voile dentelle mécanique.
Voile de 6 mètres.
***
Édit - J'ai écrit ce texte tard dans la nuit. Bad mood ce matin. Mon mari énervé par l'histoire me sert un "pleutre" qui me laisse froide. Je pars me vider la tête par les baskets et je peine à courir une demi-heure. Jour of. J'ai un petit vélo dans la tête et Lucifer et Gabriel bataillent à coup de blanc et de noir.
-Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours- ( La Rochefoucauld)

19/10/2012

Les mecs aussi…

Ont droit à leur Genji !
…Très aimable, mon Josse consent à se laisser photographier.
-Futé, il a négocié Cosmic Bump sur mon smartphone-





Mon premier de classe, à part son casque d'ado, porte la tunique Genji en lainage kaki et coton carreaux fenêtre. Chemise d'après un modèle Citronille.
….Genji se fait attendre : Les planches de patrons sont en phase légendage. Y'a de l'espoir !


15/10/2012

Claire Aude aussi

S'invite au Noël et Liberty !
A la faveur des prototypes, je complète ma petite contribution à cette importante cause.
Deux nouvelles tuniques Genji en lainage gazelle et Liberty Claire-Aude jaune/oranger, tailles 2 ans et 4 ans complètent pour le moment la contribution Valantoine pour cette fabuleuse vente au profit de "Vaincre la Mucoviscidose".






Mise en vente le 24 Novembre, 10 h, - En même temps que la tunique Genji en Mitsi parme et lainage gris taille 8ans ainsi que bien d'autres lots de qualité- sur le blog vente "Noël et Liberty pour Domitille" -Et tous les autres petits malades - 
***
Merci ☼

11/10/2012

Mens sana in corpore sano

…Ainsi soit-il.
Je ne suis pas du genre ultra intellectuelle .
Je ne suis pas du genre ultra sportive.
Du genre moyen-moyen :
Je me cultive un peu. Je bouge un peu.
En matière de lecture comme pour le sport, je teste.
J'aime, j'aime pas. Coup de coeur ou aversion. Rarement entre deux.
En revanche, une fois que j'ai jeté mon dévolu sur une lecture, comme sur une activité, je m'y attelle et je ne laisse qu'une place restreinte au reste de mes occupations.
Je suis capable de lire en marchant, de marchander en lisant, de manger en lisant et de lire sans manger.
Pour le sport, au risque de me surestimer souvent, je vise la performance.
A mon niveau s'entend. Donc, performance de débutante.
-Nombreux sont les repas de famille pendant lesquels on raconte encore et toujours cette histoire de teen écervelée qui voulait titiller la vague et faire prendre l'air à son wishbone  par gros temps de force 8. Les CRS et mon paternel s'en souviennent…-
Passons.
L'an dernier, j'ai testé la Gym Suédoise.
Efficace, rythmé, abrité. Parfait.
C'était sans compter sur les horaires adaptés aux céli-battantes -que je ne suis pas-
Transpirer sa Contrex à 18 heures, je sais faire, mais gérer le rituel devoirs-bains-dîner-coucher est en soi assez suant.
Reste le jogging.
Han ! A d'autres !
Piste de 400, ma bête noire au collège.
Et puis je ne sais pas….
Le côté obscur de la force peut être.
Mais je suis tombée sur un bouquin.
Et quel bouquin ! -Il devait  dégager des phéromones au Nutella ou un truc du genre, sans ça, je ne sais pas pourquoi il m'a aimanté à ce point…-
Synopsis :
"La plus grande course à pied jamais organisée à travers les États-Unis".
Pour me faire saliver, y'a mieux.
J'ai eu beau lutter, "La grande course de Flanagan" est entrée dans ma vie.
Dans l'Amérique de l'année 1930, en pleine récession, se déroule une inimaginable aventure humaine.
Plus de 2000 coureurs venus du monde entier traversent les États-Unis d'ouest en est dans le seul but de remporter une large mise mais aussi pour se prouver que dans le marasme qui gagne le monde, ils sont bien vivants. 
De ce roman, j'ai réalisé que rien ne se faisait en vain.
Chaque décision a un but, chaque action mène à une fin, décidée, subie mais toujours juste.
-Remarquez au passage mon aptitude restée intacte depuis la terminale à philosopher pour ne rien dire (C'est le propre de la philo-Sophie, complexifier le simple)-
Bref.
Flanagan, enfin, Tom McNab et ses héros sont donc très largement responsables de ma nouvelle lubie : La course à pied.
Me voilà donc au rendez-vous, depuis plus d'un mois.
Deux fois par semaine, je chausse mes Nikycourevit, j'enfile ma brassière anatomique et je cours.
Ravie de constater que mes jambes, au rythme de Mika, de Luke ou de M Jackson avancent toute seules.
Comme on ne se refait pas, je m'inscris dès l'ouverture au semi-marathon.
Mon mari est bien dubitatif  - je l'ai habitué à d'autres genres de courses - et moi je m'en fiche :
J'ai testé les sauveteurs en mer, je peux très bien me sacrifier aux pompiers de Paris !
"La grande course de Flanagan"
Tom McNab

A lire d'urgence
-1 ère édition 1982-
Autrement 2012 -23€-

08/10/2012

Genji, Mitsi, Domi : Bis.




Version affinée de la tunique Genji -patron en devenir-
Mon col est rectifié : Plus plat et moins large.
Toujours dans ce génial lainage gris nuage, elle est soulignée de Liberty Mitsi parme.
En taille 8 ans, elle sera mise en vente le
SAMEDI 24 NOVEMBRE
à la vente éphémère de Noël
Noël et Liberty pour Domitille
-Toutes les modalités ICI-
…Parce que, oui, aussi intriguant que cela puisse paraître et même si la virade de l'espoir pour vaincre la Mucoviscidose a été, grâce à vous, un vrai succès ( 4800 € au dernier comptage !),
Les enfants ne sont toujours pas….Guéris.
-Mouise-
Deux généreuses de la blogosphère s'unissent à nouveau pour doubler (tripler) la mise !
Elles comptent sur vous !
Une nouvelle aventure humaine à suivre chez Karen et chez Clem 
ou encore sur le blog "Noël et Liberty®".
Partagez et…
Libertyisez-vous !

04/10/2012

Aux armes !

Deux aquarelles tiennent le siège.
D'une chambre de gars.

























Merci Céline !

01/10/2012

Jouer au chat et à la souris

Genji.

Un petit nom pour une tunique à l'étude.






Tunique du dessus.
Manche coupée façon kimono -avec de l'aisance sous les bras, épaule basse.
Asymétrie pour une bascule visuelle accentuée du buste.  
Encolure large pour faciliter montage et enfilage .
Finitions biais et col réversible amovible -ici 5 surpiqûres-  (qui pourra être utilisé fixe ou sur un autre projet en montage individuel).
Superbe jersey de laine Sacrés coupons. Vichy du Sentier. Masque Accesorizes