25/06/2014

L'histoire du petit buste mannequin

Je n'ai pas de prétention. Surtout pas celle de créer quoi que ce soit.
Vous savez pourquoi je dessine des petits mannequins ?
Non?
Ben j'vais vous l'dire.
Il était une fois il y a 20 ans à ESMOD. Une élève pleine de complexes pour son coup de crayon, parce que tu vois, les étudiants Japonais, très nombreux, avaient un swag du promarker à te filer des boutons.
Seulement voilà, ils faisaient tous la même silhouette. De grandes jambes avec des mains comme des plateaux, des bras élastiques et des corps filiformes. Et les yeux, immenses. Pas de bouche. Juste des yeux et des cils façon parasol.
Mes petits bonshommes avec leurs bouches de traviole faisaient pâle figure. J'avais une maîtrise Es dessin technique fort heureusement avec une expérience acquise en stage chez Monop' à référencer des milliers de portants du temps - séquence nostalgie - où le travail de référencement à coup de crayon des stagiaires coûtait une blinde moins cher que le catalogue photos.
Alors voilà. Un jour où je bloquais plus que les autres sur mes petits bonshommes, j'ai fini par remplacer mes ingrats personnages par des petits mannequins Lavigne. Le prof dirait bien ce qu'il voudrait.
Contre toute attente, ce fut l'un de mes dossier les mieux notés !
Le petit mannequin devint ma marque de fabrique. Un truc de paresseuse.
J'en accompagnais parfois mes cadeaux de naissances, mais ils sortirent du bois à la création de ce blog. L'immuable bannière en est la signature.
Les premières commandes m'ont tétanisée. Je ne prétends pas et n'ai jamais prétendu être une dessinatrice digne d'intérêt. Mais le fait est que mes mannequins ont plu. La blogosphère en fleurit depuis maintenant plusieurs mois, c'est aussi grâce à Anne-Laure "De mes dix doigts" qui m'a fait l'honneur la toute première de me demander l'autorisation de les numériser pour en proposer des broderies.
Que je sois rémunérée ou pas pour cela ne regarde personne. Je dois le dire parce que j'entends parfois des petites choses désagréables à ce sujet. Je respecte infiniment les gens qui demandent des permissions, qui nomment leurs sources et qui leurs rendent ainsi hommage, c'est la plus jolie des gratifications. La sphère créative ne fonctionne que si chacun est respectueux de ce que leur offre autrui. "La routourne" tournera et tant mieux.
J'ai vu des copies à l'acrylique des dessins qui illustrent le site des cortèges de Garance dans une très belle vente. C'est pitoyable de médiocrité, mais c'est le jeu.
Je suis extrêmement et sincèrement flattée quand ce petit mannequin voyage et qu'il en vienne à orner des articles de puériculture ou donner des idées de nouvelles panoplies.
En revanche, et je craignais que cela arrive, je ne tolère pas entendre par des bruits de couloirs qui s'immiscent de bouches à oreilles, de blogs à messages FB et de claviers à ventes privées que je n'ai plus d'inspiration et que par trop de laxisme je me suis fait piquer ma signature.
Oui le petit mannequin est à tout le monde, non je ne prétends pas en être un Cerbère surveillant d'un oeil torve le petit enfer que peut devenir parfois cet huis clos de créatrices qui s'observent, mais je refuse de me laisser endormir par des lyres qui joueraient une partition hypocrite. 
Il se trouve en revanche, que cette année, à voir fleurir des mannequins joliment peint à la gouaches et proposés sur mesure avec un petit objet personnalisé au pied, j'ai ressenti une certaine lassitude.
Il était en mon devoir de rassurer la créatrice de ces petits tableaux. Elle m'a d'ailleurs contactée et nos échanges furent sincères. Attaquée régulièrement et à juste titre par des contacts communs et pointée du doigt pour son manque d'originalité, je lui ai proposé de signaler discrètement sur son catalogue en ligne qu'elle s' inspirait de mes aquarelles. Ce serait un juste retour des choses. Je ne sais pas si elle le fait, je pense qu'elle n'a rien à cacher et si j'en parle ouvertement c'est que nous sommes en contact de loin en loin.
Mais les langues sont venimeuses - Pas celles qui dénoncent la copie, elles sont logiques - Et j'en prends aussi pour mon grade. "Trop laxiste". Trop permissive.
Soit.
Alors j'ai délaissé mes pinceaux. Plus envie. Les commandes en cours, non urgentes bien sûr sont restées en plan.
J'ai ressorti pourtant mes palettes il y a peu, en me secouant. Il faut dire que j'ai tant eu à faire cette année ! Pas d'histoire de vêtements. Du contact, de l'humain. De ces choses qui font une vie vraie et qu'il est bon parfois de retrouver.
Je n'ai pas dit mon dernier mot. La route est longue même si elle est tortueuse…Et je n'en trace pas seule les contours.
Merci infiniment à celles qui ont compris…et celles qui restent fidèles.





19/06/2014

Yellow birds - Du plomb dans la tête -

Je dois vous parler d'une lecture.
Elle reste dans la tête comme une ritournelle.
"A yellow bird, with yellow bill
Was perched upon my windowsill
I hired him in with a piece of bread
An then i smashed…his fucking head"
Petit allons voir si la rose…
Kevin Powers revient d'Irak. Il a 21 ans. La guerre s'est insinuée sous son crâne. Elle a fait sauter la fosse osseuse pour se loger définitivement dans le temporal.
Il couche sur le papier les battements de son coeur. Il palpite sur les pages de ce roman court et percutant.
Al Tafar, Irak. 2005. Bartle l'a promis, il ramènera Murphy vivant à sa mère qui attend.
Il a 18 ans Murphy. Il s'est engagé, pour se prouver quoi, pour attendre qui ?
Une promesse sans comprendre. "Tu fais des putains de promesses maintenant" lui aboie le sergent Sterling.
Le sergent c'est un pare-balle. Il a blindé tête et treillis. En mode automatique, pour ne pas sombrer. Il a de la bouteille le sergent. Et au fond il est humain. Humain dans un monde qui ne l'est plus. C'est marche ou crève. Marche ou crève, marche ou crève, crève crève.
Dans le roman de Kevin, le futur est une béance. Nous sommes hier et aujourd'hui, mais hier déjà fait mourir le présent.
Le récit au delà du cruel sous l'écriture poétique de Kevin devient chant du cygne. La beauté des mots porte vers l'irréel et il faut qu'une balle vienne siffler à nos oreilles pour que dans un instant de lucidité nous nous retrouvions froid, laid et nu dans cet inutile charnier à ciel ouvert.
On l'aura compris. Murph ne reviendra pas.
L'enveloppe charnelle de Bartle rejoint sa terre. L'esprit reste. Il ne cherche même plus à survivre. Il aurait dû mourir là bas. Les pages de l'après frissonnent d'un effroi que l'on veut cacher.
La fêlure est interne mais c'est la mort de l'âme, celle qui ne se voit pas qui est venue cueillir le soldat Bartle dans le désert d'Al Tafar.
Les mots de Kevin sont d'une incroyable justesse.
Comment décrire l'impensable pourrissement de l'esprit si ce n'est de le vivre. Il faut alors dépasser cet état traumatique pour avoir le courage de le crier au monde. Vous me pensez héroïque mais je ne suis qu'une loque, un engin explosif qui s'est enrayé. Un truc qui aurait dû sauter, là, sur vos écrans de télé, et parce que je reviens, vous m'acclamez ?!
Elle est moche l'histoire des Yellow birds. Elle pourrait être fictive, au mieux dépassée. Ne pas nous concerner. Oui, ne pas nous concerner.
Elles se cachent les fêlures. Elles ne se disent pas. Fut un temps les gueules cassées étaient priées de se faire discrètes. Elles restaient dans les étages des Invalides.
Aujourd'hui les âmes brisées reviennent de pays dont on ne montre que le raisonnable, le visible servi d'un peu de spectaculaire, histoire d'assaisonner la moule frite du citoyen.
Elles viennent gonfler les effectifs des militaires blessés et sortent parfois, timidement, de leur tanière devenue trop étriquée.
Ouvrez les yeux.
Lisez Powers.
Vous ne reviendrez plus comme avant.

 "Tu as atteint les tréfonds de ton esprit mais un trou encore plus profond se creuse en toi parce que tout le monde est si content de te revoir, toi, l'assassin, le complice…"

Yellow Birds de Kevin Powers
En Poche.
Prix littéraire le Monde "Yellow Bird est un hymne vertigineux aux morts vivants. L'Oraison de ceux qui rentrent"

                                            ****


13/06/2014

Blanche heure du petit roi Arthur - patron gratuit dedans -


Et le plaisir immense de recevoir la confiance de sa maman Valérie - et de sa jolie tribu -
Carte blanche pour une robe de famille.
Divine mission.
























Et puisque ce blog est un peu - si peu ? - vierge de nouveauté - je ne rends, pour une fois, pas page blanche et je vous offre le patron du petit béguin Arthur ! - modèle simple sans plis religieuse
12/ 18 mois -
Clic sur les pages puis clic droit et enregistrer pour imprimer à 100 % sans ajustement. -





-Un problème de fichier ? Contactez moi, je vous envoie le PDF -

02/06/2014

Mariage

 Donner et recevoir.
Donner c'est recevoir.
Un beau cadeau d'Anne-Laure.
Vive la mariée !
 Robe en Gazar de soie et dentelle. ( Sonitis, Paris II )
Cortège et robe Sophielastyliste. Voile bordé de dentelle, maman de la mariée.