Famille modèle -?!-

Puchner. Eric de son prénom. 
Eric ironique.
Une bonne-bonne première lecture de l'an neuf. 
Américaine pour changer.
Autant vous le dire tout de suite, le seul élément modèle de ce roman social c'est Léonard. Le chien en bout de course. Il concentre à lui seul tous les élans d'amour de cette famille à la dérive.
Le père Warren rêve de réussite Californienne, s'égare dans une affaire immobilière foireuse et se console en dessous de la ceinture.
La mère Camille bourgeoise-bio-bonne éducation oublie toute pédagogie dans sa propre cellule familiale.
Et de fait, les trois enfants errent dans ce désert sentimental - et géographiquement bien réel- au dessus duquel pourtant flotte comme une grosse larme d'amour qui ne demande qu'à crever.
Ces souffrances adolescentes pourraient noircir encore plus un récit tourmenté, détrompez-vous. 
Famille modèle est une vraie comédie. Bon j'en conviens, tragi-comique. Un mélange de Jay Roach et de Douglas Coupland - 
Du psychomique. Genre.
De l'aîné bogosse, amoureux d'une bimbo mais attiré par sa soeur gothique totalement aliénée à Lyle, intello décalée, en passant par Jonas le mal aimé -mon préféré- totalement névrosé, tous les personnages de ce roman sont chacun et indépendamment des autres des montagnes de drôlerie et de sympathie. On a juste envie de les prendre par la main et de les aider à la réconciliation tant ils sont patauds et embourbés dans leur solitude .
Puchner, en mettant en scène ses personnages un peu extrêmes pointe du doigt une société de nombrilisme du paraitre ainsi que le banal drame de la souffrance des non-dits.
"Famille modèle" en Poche
Eric Puchner -Premier roman après un recueil de nouvelles-  

"Il -Dustin- se demanda si sa famille n'était pas un organisme moribond. A l'image de ces mantes religieuses qui se font manger par leur partenaire mais continuent de s'accoupler malgré leur tête manquante"